#20 – le viol

Cet article est une audio description de l’émission de podcast Balance ton mot.

Ecoutes l’épisode ici : Spotify – ApplePodcast – Deezer

TW : cet épisode peut heurter la sensibilité des personnes qui ont été victimes d’agression sexuelle ou de viol. 

Je voudrais commencer cet épisode avec ces chiffres issus du livre « Dis bonjour Sale pute » d’Emanouela Todorova, experte de l’épisode 6 de mon podcast principal « Balance ta pépite ». 

« Est-ce-que pénétrer une personne avec un doigt est un viol ? 24% des Français pensent que non. Est-ce-que forcer une personne à faire une fellation est un viol ? 24% des Français pensent que non. Est-ce-que forcer quelqu’un à avoir une relation sexuelle jusqu’à ce qu’iel accepte est un viol ? 21% des Français pensent que non. Pourtant, oui : tous ces actes sont des viols. »

Quand j’ai vu ces chiffres, je me suis immédiatement dit qu’un des épisodes de ce podcast devait définir ce mot de viol.

@chanelmentie IG chanelmentie | 🎙 podcast « balance ton mot » #feministe #feminisme #podcast #podcastfrancais #tiktokacademy #tiktokacademie ♬ Monkeys Spinning Monkeys – Kevin MacLeod & Kevin The Monkey

Et c’est exactement ce que je vais faire aujourd’hui en m’appuyant sur la définition donnée par le site du gouvernement : le viol est un acte de pénétration sexuelle commis sur la victime ou sur l’auteur de l’acte avec violence, contrainte, menace ou surprise. La pénétration peut être vaginale, anale ou buccale, effectuée par le sexe de l’auteur du viol, par ses doigts ou par un objet. Les contacts buccaux génitaux sont également considéré comme des viols.

Principalement à cause de la culture du viol, de nombreuses idées reçues sont ancrés dans notre société et dans notre imaginaire collectif. J’aimerais revenir sur l’une d’entre elles.

Appelons-là le « mythe de l’inconnu ». On imagine souvent que les viols ont lieux dans une ruelle sombre, le soir, par un inconnu en cagoule. En réalité, l’écrasante majorité des viols sont commis par des personnes connues de la victime. Le 22 février 2018, le Haut conseil de l’égalité entre les femmes et les hommes rendait un rapport sur la question. D’après eux, c’est 91% des violeurs qui sont proches des victimes. On y apprend aussi que 47% des viols sont conjugaux. Alors, je vais peut-être casser un mythe, mais le « devoir conjugal » n’existe pas. La notion de consentement est primordiale tout le temps et avec tout le monde. En juin 2019, le hashtag #jeleconnaissais a explosé sur le réseau social Twitter. Des centaines de femmes parlaient de leur viol et surtout, de leur agresseur. Ami, collègue, cousin, patron… Des témoignages glaçants qui rendent compte de l’ampleur du problème. 

un film pour explorer le viol

C’est le sujet central du film Elle du réalisateur Paul Verhoeven avec Isabelle Huppert dans le rôle principal. Ici, le traitement du viol est juste tant il est complexe. C’est donc l’histoire de d’une femme hanté par le viol qu’elle a subi. Ce que je trouve hyper interessant, c’est qu’on ne retrouve pas les clichés habituels. Par exemple le fait que l’agression a eu lieu sur son domicile et pas dans une rue sombre. On est clairement sur un film Female Gaze. Le rythme de ce thriller est extrêmement bien maîtrisé, l’angoisse nous tient tout au long des 2h de film. Si vous voulez vous plonger dans une histoire à couper le souffle, je vous conseille le film Elle, dispo sur la plateforme Salto.