#28 – slut-shaming

Cet article est une audio description de l’émission de podcast Balance ton mot.

Ecoutes l’épisode ici : Spotify – ApplePodcast – Deezer

Non, je n’invente pas un mot ! Le slut-shaming, ça existe, et c’est un marqueur fort de notre société patriarcale.

Un mec qui couche avec plein de meuf est un Don Juan. Une femme ? Une fille facile. Cette image définie assez bien ce qu’est le slut-shaming. C’est le mélange de deux mots : « slut » qui veut dire « salope » et « shaming » qui veut dire « honte ». Donc, si on traduit littéralement, ça donne en Français « couvrir de honte les salopes ». Charmant. Le slut-shaming, c’est donc le fait de critiquer, stigmatiser, culpabiliser ou encore déconsidérer toute femme dont l’attitude, le comportement ou l’aspect physique dont jugés provocants, trop sexuels ou immoraux. Ce phénomène entretient l’idée que le sexe est dégradant pour les femmes. Charmant, je vous ai dit !

@chanelmentie ♬ Monkeys Spinning Monkeys – Kevin MacLeod & Kevin The Monkey

Au Canada, et plus particulièrement à Toronto, il existe depuis 2011 les SlutWalk. C’est des manifestations qui ont pour but de protester contre les viols, les violences sexuelles, la culture du viol, la stigmatisation des victimes et, donc, le slut-shaming. Ce mouvement a été créé suites aux propos d’un officier de police de Toronto qui expliquait comment diminuer les risques de viol. Il expliquait que « les femmes devraient éviter de s’habiller comme des salopes ». Le lendemain naissait les SlutWalk !

Et au-delà de ces propos choquants, le slut-shaming est malheureusement très présent dans l’imaginaire collectif. La sexualité féminine est taboue quand celle masculine est glorieuse. Aux USA, par exemple, il existe une commission fédérale des communications qui joue le rôle de police des mots dans les fictions. C’est un réel combat qui est engagé entre les créatrices de fictions et la commission pour, notamment, l’utilisation du mot clitoris. Tantôt accepté quand il est question de dialogues médicaux, tantôt refusé quand c’est pour parler de plaisir. Shonda Rhimes a dû, dans la saison 2 de Grey’s Anatomy, inventer un mot pour parler du vagin : vagaygay quand, dans le même épisode, le mot pénis avait été utilisé 17 fois.

Sur les réseaux sociaux, cette problématique est aussi au cœur des débats. Un téton féminin et la photo est supprimée par Instagram quand les tétons masculins peuvent inonder notre feed. Ou bien, le débat autour du crop-top. Vous savez, ce t-shirt court qui laisse se dévoiler le nombril, fort pratique quand il fait chaud mais qui serait responsable de la déconcentration des garçons. Un réel manque de discernement.

une série pour explorer le slut-shaming

Une série qui décomplexe la sexualité féminine avec brio, c’est Girls de Lena Dunham. Pour la première fois, on voit un corps de femme qui ne répond pas aux normes sociales. On y parle aussi de plaisir féminin, le tout, avec un réalisme et une authenticité folle ! Cette série est un vrai bijou. Sur 6 saisons, on suit un groupe d’amies new-yorkaises. Elle commence un peu a daté (2012 pour la première saison) mais clairement, cette série a changé la représentation des femmes dans les fictions. Clairement devenue une référence ! Si tu veux rire et pleurer avec un groupe de meufs badass, il faut absoluement que tu regardes la série Girls !

Si vous avez aimé l’épisode, pensez à laisser un commentaire et 5 étoiles sur Spotify, Deezer ou ApplePodcast pour nous aider à faire connaitre l’émission ! Balance ton mot est un podcast pensé par l’association Balance ta pépite. Pour soutenir nos projets de sensibilisations, vous pouvez faire un don ici.

balance ton mot bodypositive

Episode écrit et réalisé par Chanel Mentie
Pour l’asso Balance ta pépite
Produit par Les Petits Poings
Vignette Escki
Générique Nathan Guéant