#7 – l’effet Matilda

Cet article est une audio description de l’émission de podcast Balance ton mot.

Ecoutes l’épisode ici : Spotify – ApplePodcast – Deezer

Un jour, je poste une vidéo sur TikTok dans laquelle je présente 5 chiffres sur les inégalités hommes-femmes. Premier chiffre que j’avance : 4% des noms de rues en France portent le nom d’une femme. A ça, j’ai eu pleiiiiiins de réactions, dont, pour n’en citer qu’une le commentaire d’un mec qui me dit « Arrête de chouiner culturellement en France les femmes n’ont rien fait de pertinent mis à part Marie Curie. Je trouve que 4% et déjà un chiffre trop élevé par rapport au quota ». Alors, il y a bien une chose sur laquelle je suis d’accord avec lui, c’est que parmi les scientifiques, hormis Marie-Curie, c’est pas simple d’en citer d’autres… Mais c’est pas pour ça qu’il n’y en a pas eu ! Aujourd’hui dans « balance ton mot » on parle de l’effet Matilda.

@chanelmentie Tu connaissais ces femmes ? 👀 IG chanelmentie #tiktokacademy #tiktokacademie #feministe #feminisme #science ♬ Aesthetic – Tollan Kim

Mais qu’est-ce-que c’est ? En fait, l’effet Matilda, c’est le fait d’invisilibiliser de façon récurrente les femmes dans le milieu scientifique. Par exemple, ça peut être le fait d’effacer leur nom d’un projet au moment où il aboutit, ou encore de leur piquer leurs découvertes. Et c’est un vrai problème ! La première à constater ce fait dans le monde scientifique, c’est Matilda Joslyn Gage, une militante des droits des femmes américaines. D’où le nom de ce phénomène. 

Dans la longue liste des meufs doublées par des mecs dans le monde scientifique, on a, par exemple, Mileva Einstein, la femme du physicien qui tire la langue. Elle a apporté autant que son mari à la science, mais on ne retient que lui. 

Il y a aussi l’histoire de Jocelyn Bell, une astrophysicienne. On est en 1967, donc il y a 55 ans, et Jocelyn étudiait les étoiles. Elle faisait son boulot quoi. Et, ce jour-là, elle découvre un truc un peu bizarre… Elle en parle à son boss qui lui dit de laisser tomber. Sauf qu’elle trouve vraiment que le télescope lui montre des images hyper étranges et décide de continuer en secret ses recherches. Et elle a bien fait car elle découvre les Pulsars. Alors, je ne suis pas du tout une experte en la matière, mais grossièrement, c’est ce qui reste à la mort d’une étoile. Eh bien devinez qui a reçu le prix Nobel pour cette grande découverte ? Son directeur de thèse ! Et ce genre d’histoire n’est pas arrivé qu’une seule et unique fois. Lise Meinter et Rosalind Franklin se sont aussi fait piquer le prix Nobel par leurs collègues masculins. C’est assez fou et clairement révoltant, vous trouvez pas ?

La BD pour explorer l’effet matilda

Heureusement, aujourd’hui, il y a des personnes qui tentent de rétablir les choses. Je pense à Pénélope Bagieu et sa bande-dessinée des Culottés aux éditions Gallimard. Au de-là de son génie du dessin et de son sens de la réplique, Pénélope Bagieu signe ici une vrai œuvre historique. Chaque chapitre raconte la vie d’une femme qui a marqué l’Histoire. C’est drôle, accessible, fin et intelligent. France TV en a même fait une série de court-métrage avec la voix de Cécile de France. Il faut absolument regarder ou lire les Culottés ! 

Si vous avez aimé l’épisode, pensez à laisser un commentaire et 5 étoiles sur Spotify, Deezer ou ApplePodcast pour nous aider à faire connaitre l’émission ! Balance ton mot est un podcast pensé par l’association Balance ta pépite. Pour soutenir nos projets de sensibilisations, vous pouvez faire un don ici.

balance ton mot bodypositive

Episode écrit et réalisé par Chanel Mentie
Pour l’asso Balance ta pépite
Produit par Les Petits Poings
Vignette Escki
Générique Nathan Guéant