#30 – double peine

Cet article est une audio description de l’émission de podcast Balance ton mot.

Ecoutes l’épisode ici : Spotify – ApplePodcast – Deezer

TW : cet épisode peut heurter la sensibilité des personnes qui ont été ou sont victimes de viol. On vous croit.

Après Metoo, je vous parle d’un deuxième hashtag féministe viral : Double Peine. J’ai 5 min pour vous l’expliquer !

C’est en 2021 que ce hashtag a poppé et s’est affirmé sur les internets. La féministe Anna Toumazov en est la créatrice. Son but ? lancer un débat national sur la prise en charge des victimes dans les commissariats.

@chanelmentie ♬ PETETE – Gambi

Une femme qui va porter plainte pour viol à qui on demande comment elle était habillée, une femme victime de GHB dans son verre à qui on dit qu’elle aurait dut boire du coca, une victime de viol à qui les policiers qui prennent la plainte lui demande si elle a joui… Ces phrases vous choquent ? C’est exactement ce que dénonce le #DoublePeine.

Une victime qu’on agresse une seconde fois lorsqu’elles prennent la parole et ainsi dont les propos sont remis en question, c’est la dure réalité derrière ce hashtag. L’association NousToutes, dont je vous parle souvent, a partagé un chiffre hyper parlant. En France, 65 % des victimes de viol ou de tentative de viol qui ont déposé une plainte feraient état d’une « mauvaise prise en charge » par les forces de l’ordre lors de leur dépôt de plainte.

J’aimerais vous partager les chiffres que j’ai lu dans le livre « meuf » de Claire Suco. Elle y explique qu’en France, on récences en moyenne 93 000 viols ou tentatives de viols par an. Sur ce chiffre-là, seulement 9% des victimes portent plainte. De-là, 70% des plaintes sont classées sans suites. (C’est-à-dire que le procureur de la république décrète l’arrêt des procédures concernant l’affaire en question et, de fait, il n’y aura pas de procès.) Enfin, sur le peu d’affaires qui vont jusqu’au procès, seulement 1% des violeurs sont condamnés.

Et, quand on parle de fausses plaintes pour viol, seulement 4,5% en seraient. Si on compare, c’est 10% des Français qui ont déjà fraudés à l’assurance, principalement en omettant de déclarer un sinistre.

une série pour explorer la double peine

Une série qui parle de culture du viol et de système judiciaire, c’est How to get away with a murder. On y suit Analyse Keating, une avocate de renom et professeure à l’université. Chaque année, elle constitue un petit groupe de 5 élèves qui seront ces stagiaires et la suivront en parallèle de leurs études. Le personnage d’Analyse est ultra-puissant et complexe. Cette série, bien qu’étant de l’entertainment, traite de sujets fort comme la viol et l’abus de pouvoir. Sur 6 saisons, on ne s’ennuie pas une seule seconde. Pour une série divertissante et de qualité, je vous conseille How to get away with a murder sur Netflix !